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Délais de paiement & PME, quelle réalité derrière les chiffres ?

By 12 octobre 2017 One Comment

Les délais de paiement sont aujourd’hui une espèce hautement observée. Décris comme le mal économique du pays et « véritable sport national », leurs moindres mouvements sont scrutés, analysés et sujets à de nombreuses tribunes d’experts. Qu’en est-il vraiment pour les PME ? Qu’attendre de l’État ? Quelles solutions s’offrent aux entreprises ?

Délais de paiement dans les PME, quelles solutions pour améliorer le recouvrement des créances ?Les délais de paiement, quelle réalité pour les PME ?

Septembre 2017, Altares publie son baromètre trimestriel sur les comportements de paiement des entreprises. « Le verrou des 11 jours a enfin sauté » pour les retards de paiement, un niveau historiquement bas en 20 ans.

Quelques jours plus tôt, le cabinet ARC avait publié son étude qui alarmait sur la recrudescence des « gros retards » (supérieurs à 30 jours) pour les PME, qui sont passés de 4 à 11% en 1 an. Il s’agit des retards les plus compliqués à gérer dans un processus de recouvrement de créances.

Certes, nous assistons donc à une reprise économique, avec une amélioration relative des délais de paiement. Cependant, les PME restent trop souvent désarmées face à un mauvais payeur : rapport de force désavantageux, manque de moyens, peur de casser la relation commerciale, etc.

Le « Name & Shame » règlera-t-il le problème ?

Bruno le Maire, ministre de l’économie, propose de durcir et démocratiser le « Name & Shame » dans son projet de loi PME qui devrait voir le jour au printemps 2018. Le « Name & Shame est une pratique qui consiste à dévoiler publiquement les entreprises qui ont reçu une amende pour non respect des délais de paiement.

Chez BGD, cela fait déjà de nombreuses années que l’on a mis en place une plateforme de Name & Shame avec le FNIP (Fichier National des Incidents de Paiement). Les résultats sont probants pour le processus de recouvrement : dans 80% des cas le règlement de la facture impayée a lieu dans les 8 jours suite à la menace d’inscription du mauvais payeur dans le FNIP.

L’utilisation de cet outil est toutefois différente de celui proposé par l’État puisque le crédit manager peut l’utiliser directement dans son processus de recouvrement : la crainte d’avoir son nom publié accélère ainsi le paiement.

Réduire les délais de paiement, une fausse bonne idée ?

Deuxième mesure énoncée par Bruno le Maire dans son projet de loi PME, la réduction du délai légal de paiement à 30 jours maximum. Depuis 2009, il est de 60 jours à compter de la date d’émission de la facture ou à 45 jours fin de mois à condition de l’avoir inscrit dans le contrat.

L’effort est louable et démontre d’une écoute du gouvernement face à cette problématique qui décime de nombreuses PME. Et pourtant, la FCA (Fédération du commerce Coopératif et Associé) a publié début octobre une tribune en pointant du doigt les répercussions que cette mesure aurait sur les PME.

Selon la FCA, la réduction des délais de paiement alourdirait le BFR (Besoin en Fond de Roulement) des PME. On ajouterait donc une charge financière pour les entreprises si l’on n’améliore pas en même temps le financement à court terme des PME. Aujourd’hui, les banques sont encore frileuses pour financer à court ou moyen terme le BFR. Il appartient alors aux PME de trouver des moyens de financement alternatifs.

Quelles solutions pour réduire les délais de paiement dans les PME ?

Au même titre que Bruno le Maire qui veut dénoncer les mauvais payeurs, le médiateur des entreprises veut proposer aux PME un label « relations fournisseurs et achats responsables » qui permettrait de récompenser les PME qui respectent les délais de paiement avec leurs fournisseurs. Ce label créé en 2012 est déjà utilisé par des grands groupes, il s’agit de l’ouvrir aux PME.

Alors que l’on parle de mesure de l’État, il appartient aussi à l’entreprise de s’équiper pour lutter contre les retards de paiement. Cela commence par la digitalisation des processus de gestion de commandes, factures et de recouvrement.

Une étude réalisée par le CXP, Esker et l’AFDCC parue en septembre 2017 précise que seulement 35% des entreprises sont équipée d’un logiciel de recouvrement. Dommage, puisque l’équipement d’un logiciel de gestion du poste client peut rapporter 15 à 20 jours de DSO (délai moyen de recouvrement). Il y a certes l’outil, mais également les bonnes pratiques et méthodes de recouvrement qui vont avec : chez BGD par exemple, chaque mise en place du logiciel Collectys est couplée avec un véritable diagnostic des processus de recouvrement avant de procéder aux automatisations.

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